mardi 5 avril 2011

L'impossibilité d'une île


Raoul venait de jeter la lettre de Simone à la mer. Il la regardait dériver doucement, en essayant d'oublier ce qu'il venait de lire :

Mon chéri, maman m'a dit qu'elle t'avait emmené jusqu'à cette petite île déserte qu'elle avait acquis pour une bouchée de pain et que tu avais l'air ravi. Elle viendra me chercher demain à l'aéroport, puis nous prendrons le bateau pour te rejoindre. En attendant, j'ai pu t'écrire ce petit mot qu'elle a imprimé pour que tu puisses me lire, sous le soleil, à l'ombre de ton arbre. Veinard... J'espère que l'endroit est idyllique comme elle me l'a dit. Tu connais ma mère, elle exagère toujours un peu, mais une île déserte rien que pour nous, le cadeau est tout de même somptueux, non ? Tu vois qu'elle t'aime bien... A demain mon amour pour des vacances de rêve ! Fais le tour de l'île si tu as le temps, essaie de repérer les endroits les plus magiques, que nous puissions y pétiller ensemble... A demain.

P.S. : Essaie d'être au même endroit que celui où elle t'a laissé, qu'on puisse se retrouver facilement.

Je t'aime

Simone



© Franck Pelé – 2011

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